5. Perceval chez Gornemant
Perceval chez Gornemant
Perceval, nouveau chevalier, continue sa route. Il arrive près d'un splendide château fort. À l'intérieur, un noble l'invite à rentrer. Le Gallois le salue :
- Bonjour, Monseigneur ! C’est ainsi que ma mère m'a appris à m'adresser aux inconnus.
Le noble comprend qu'il est ignorant :
— D'où venez-vous, jeune homme ?
— De la cour du roi Arthur.
— Que faisiez-vous ?
- Il m'a fait chevalier.
- Comment ?
Alors, le jeune homme lui raconte son aventure.
- Que faites-vous ici, maintenant ? demande le noble.
- Ma mère m'a conseillé de prendre conseil auprès des hommes de valeur.
- Bien sûr. Je vais donc vous apprendre à vous servir de vos armes. Je me nomme Gornemant de Goort.
Commencent alors pour le nouveau chevalier les leçons pour devenir un bon chevalier. Perceval est ravi et s'applique à reproduire ce que lui montre le noble. Perceval est très habile, comme s'il avait passé sa vie à la guerre et aux tournois. C'est dans sa nature. Gornemant décide de lui apprendre aussi à manier son épée et l'héberge* pour la nuit. Sa demeure est grande et belle. Le seigneur voudrait bien garder auprès de lui ce jeune chevalier pour lui apprendre toutes les choses utiles aux chevaliers, mais Perceval refuse :
-Je dois revoir ma mère. Je suis parti sans savoir si elle est morte ou vivante. Je ne peux pas rester. Je m'en irai demain matin.
Le lendemain, avant son départ, Gornemant offre au jeune homme une chemise et des pantalons fins à mettre sous son armure. Il lui attache l'éperon* droit selon la coutume pour faire un chevalier. Il lui donne aussi un baiser. Il précise alors:
- Je vous ai donné avec l'épée l'ordre le plus élevé que Dieu a fait, celui de la chevalerie. Cet ordre ne supporte pas la bassesse. Si au cours d'un combat vous avez le dessus* et que votre adversaire ne peut plus se défendre, ne le tuez pas. Évitez aussi de trop parler. Si vous rencontrez une jeune fille ou une dame sans secours, aidez-la. Et allez souvent prier Dieu pour vous protéger.
- Merci, Seigneur. Vous dites les mêmes choses que ma mère.
- S'il vous plaît, arrêtez de dire que c'est votre mère qui vous l'a appris. Vous passez pour un idiot. Dites plutôt que c'est moi.
Le Gallois promet. Il considère maintenant Gornemant comme son maître.
Lecture en français facile : chap 2, p 24 -26, Perceval, Lectures Eli Juniors, FLE A2, 2014